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Faux 'gurus', narcissime et retour dans la matrice

Faux 'gurus', narcissime et retour dans la matrice Je vais traiter dans cette vidéo de tous ceux qui sont fascinés par l’aspect métaphysique de la sexualité, de tous les amateurs de spiritualité et de sens ésotérique de l’étreinte amoureuse. J’en ai la compétence, parce que j’ai longuement fréquenté les auteurs qui font référence pour les allumés qui se prennent pour des phares : Mircea Eliade, Julius Evola, René Guénon, Carl Jung, et par certains aspects Wilhelm Reich. J’ai écrit il y a vingt ans mon mémoire de maîtrise de philosophie sur le Tantra-Yoga, c’est-à-dire sur la branche du Yoga la plus sulfureuse. A cette occasion, j’ai dû lire in extenso l’œuvre ces auteurs, et ce qu’ils avaient écrit spécifiquement sur la métaphysique du sexe. J’étais à l’époque particulièrement intéressé par Wilhelm Reich, qui m’avait semblé, à la suite d’une remarque d’Osho, un « maître tantrique égaré en Occident ». Mon travail avait été d’essayer de comprendre si l’intuition d’Osho était juste. Aujourd’hui, ma pensée a évolué, et se trouve à mille lieues de ce que je pensais à vingt ans. Je crois aujourd’hui que ce que racontait et souhaitait Wilhelm Reich était au moins partiellement délirant. Par extension, beaucoup de ce que racontent aussi les autres promoteurs d’une métaphysique du sexe, c’est aussi du délire.

La croyance en une transcendance, en une vie après la mort, en un au-delà merveilleux, est quasi universelle et presque indéracinable. L’universalité du phénomène indique que cela doit venir d’une expérience humaine universelle. Cette expérience que chacun a connue, c’est celle de la vie avant la vie : c’est l’expérience immémorable de la vie anténatale. La besoin de transcendance, l’aspiration à l’éternité, à l’immortalité est présent en chaque homme, parce que chacun d’entre nous se souvient sans se souvenir réellement de son état de béatitude d’avant sa naissance, quand il vivait dans le ventre de sa mère et que tous ses besoins étaient satisfaits magiquement, sans rien faire et sans même le demander. Chacun de nous a réellement vécu dans l’éternité, hors du temps, à l’abri de la souffrance, du besoin, et du tiraillement des pulsions sexuelles et nutritives, en harmonie totale avec un univers qui satisfaisait tous nos désirs. C’était dans le ventre de notre mère. L’éternité a eu une réalité pour chacun d’entre nous, ce souvenir de l’état avant la naissance est primordial, c’est pour cela qu’il est à jamais à la base de la nostalgie de retrouver la béatitude du liquide amniotique. On peut difficilement ne pas croire à l’au-delà, parce que nous y avons été, nous l’avons connu, et on en a été expulsé. D’ailleurs, on y retourne un peu régulièrement, c’est-à-dire chaque nuit, quand nous nous endormons, et que notre cerveau se déconnecte du corps et qu’il réalise fantasmatiquement tous ce que nous désirons, en produisant des rêves.
Le sentiment de transcendance, d’éternité, et de béatitude a cette base réelle, matérielle : la vie fœtale, et la vie onirique à laquelle nous retournons chaque nuit. De l’extérieur, c’est un faux mystère, cependant, de l’intérieur chacun de nous vit d’une façon unique, subjective et personnelle son rapport à ce souvenir d’avant les souvenirs, du temps d’avant le temps, d’illo tempore comme disait Mircea Eliade, de ce temps magique où nous plongent les contes qui commencent par la phrase rituelle « il était une fois ». Le fondement matériel, scientifique de la transcendance, c’est notre vie d’avant la vie et le rêve qui lui ressemble. Même si de l’extérieur c’est un faux mystère, de l’intérieur, sur la base de cette nostalgie des origines, comme le dirait encore Mircea Eliade, on peut parfaitement créer des œuvres d’art merveilleuses, des religions, des cathédrales ou des monastères. Sur la base de cette nostalgie, on peut s’éprendre aussi d’un autre être humain, avec lequel on espère recréer ce paradis perdu.
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Cette vidéo cite parmi d'autres choses les films: "The invention of lying" de Ricky Gervais, "Salo ou les cent journée de Sodome" de Pasolini, "The pervert's guide to the cinema" avec le philosophe Slavoy Zizek, "Matrix", "Siberiade" d'Alexandre Kontchalovski, "Stalker" d'Andreï Tarkovski, "La pelle" de Liliana Cavani, "La vie de Brian" de Monty Python, "Le fantôme de la liberté" de Luis Bunuel et "Moloch" d'Alexandre Sokourov.
L'interview de Brel:

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